Comment réussir sa prise de parole ?
Voici nos conseils vidéos et notre méthode de préparation en 10 étapes à utiliser pour vos interventions, seul en scène, sans notes, en moins de 18 minutes…
COMMENT RÉUSSIR SA PRISE DE PAROLE ?
10 étapes pour préparer une intervention réussie, en présentiel comme à distance.
Disons-le tout de suite, prendre la parole en public, de surcroit à travers un écran n’apparait pas, au premier abord, comme une simple affaire. Cependant, si l’oralité n’est pas une chose innée, cela peut se travailler et c’est souvent plus simple qu’il n’y parait, à condition de savoir comment s’y prendre. Alors pour réussir toutes vos prises de parole, en visio ou en présentiel, en simple réunion ou en séminaire, suivez notre guide de préparation en 10 étapes !
Étape 1
DÉFINISSEZ VOTRE MESSAGE
Démarrer la préparation d’une intervention consiste d’abord à définir l’intention de son talk : Pourquoi est-ce que je souhaite m’exprimer ? Pour qui est-ce que je le fais ? Qu’ai-je envie de transmettre ?
Répondre à ces questions vous permettra, au-delà de délimiter votre sujet, de déterminer le ton de votre intervention, son angle, et surtout le message que vous souhaitez laisser à votre auditoire.
Ces différents éléments, notamment le message, sont cruciaux car ils serviront de ligne directrice tout au long de votre préparation.
Étape 2
ECRIVEZ VOTRE HISTOIRE
Une fois que votre message est écrit, vous pouvez alors vous attaquer au contenu de votre talk. Pour cela, écrivez tout ce qui vous passe par la tête, ayant un rapport de près ou de loin avec votre message. Exemples, souvenirs, anecdotes, chiffres… Écrivez en vrac, de manière désordonnée, cela n’a aucune importance ! Et n’essayez surtout pas d’écrire directement le talk parfait, cela pourrait vous bloquer !
En revanche, laisser du temps s’écouler entre deux séances d’écriture est une bonne façon de prendre du recul, se rappeler de nouvelles choses ou trouver de nouvelles idées.
Étape 3
STRUCTUREZ VOTRE DISCOURS
Créez une histoire avec un début, un milieu et une fin. Structurez votre matière première et faites s’enchainer les idées de manière logique afin que cela soit facile à retenir pour vous et facile à suivre par votre auditoire. Supprimez les doublons, les chiffres, anecdotes ou exemples non nécessaires pour ne garder que le plus significatif.
A nouveau, laisser du temps entre deux séances d’écriture est une bonne façon de prendre du recul sur sa structure afin de l’améliorer et trouver de nouveaux liens logiques.
Étape 4
TROUVEZ LA BONNE INTRO
Anecdote, chiffre fort, fun fact, citation ou encore vidéo… Captez tout de suite l’attention en entrant dans le vif du sujet et ne perdez pas de temps à vous présenter, à remercier les organisateurs ou vos parents sans qui rien n’aurait été possible !
Choisissez votre accroche en fonction de la cible pour déterminer le degré de sérieux ou d’humour qui lancera la tonalité de votre intervention. Souvent, la bonne idée d’introduction se trouve dans ce que vous avez déjà écrit.
L’intro étant un moment extrêmement important dans un talk, elle ne laisse pas de place à l’improvisation. Aussi, écrivez-la de manière très précise et apprenez-la par cœur.
Étape 5
CISELEZ LA CONCLUSION
Dernière étape de structuration de votre discours, la conclusion est l’occasion de révéler, explicitement, votre message. La révélation de votre message intervient effectivement à la fin du chemin logique sur lequel vous avez entrainé votre auditoire, comme une confirmation de ce qu’il a commencé à deviner, grâce aux nombreux indices et suggestions (les exemples, chiffres, anecdotes etc…) qui jalonnent votre discours.
La conclusion peut également être l’occasion, après révélation du message, de faire une ouverture grâce à une image, une citation ou un appel à l’action par exemple.
A nouveau, la conclusion étant également un moment clef de l’intervention, elle ne laisse pas de place à l’improvisation. Écrivez-la de manière très précise et apprenez-la par cœur.
Étape 6
PENSEZ L’EXPÉRIENCE
En lisant votre talk à voix haute, vous vous rendrez compte assez vite de ce qui marche bien et ce qui marche moins bien et donc, ce qu’il faudra peut-être retravailler : le rythme est-il bon, y a-t-il des longueurs, des répétitions ou au contraire des passages trop rapides difficiles à comprendre ? Pour vous rendre compte, vous pouvez aussi faire cet exercice devant quelqu’un qui ne connait pas le sujet.
C’est aussi le moment de se poser la question des illustrations. Si celles-ci ne sont pas obligatoires, elles peuvent s’avérer utile pour gagner du temps de description d’un lieu ou d’un objet ou d’explication d’un mécanisme complexe en montrant un objet, une photo ou un schéma.
Attention cependant si vous avez recours slides, celle-ci doivent être les plus simples et épurées possible afin d’être lues et surtout, comprises en un clin d’œil afin de ne pas détourner l’attention du public.
En visio, la taille de l’écran de slide est souvent plus petit que dans la réalité, ou les slides sont affichés sur un grand écran. Il faut donc apporter un soin particulier à leur lisibilité.
Grace aux fonctions « Notes de l’intervenant » de votre présentation, vous pouvez vous abstenir d’apprendre par cœur votre intervention. Vous pouvez lire, comme sur un prompteur, votre texte. Attention, en revanche au rythme de lecture. Faites un effort pour ralentir. On parle toujours plus lentement qu’on ne lit. Enfin, essayez de placer la caméra le plus proche possible de la zone de lecture. N’hésitez pas, enfin, à sortir du cadre de votre texte pour créer une impression d’improvisation.
Étape 7
MÉMORISEZ VOTRE INTERVENTION
Si certains d’entre nous préfèrent apprendre entièrement leur intervention par cœur, d’autres seront plus à l’aise avec l’idée de suivre une route mentale balisée par des « points de passage ». Dans ce cas précis, il s’agit alors d’identifier les mots saillants de votre discours, qui ont une signification particulière et qui vous feront passer, logiquement, d’une idée à une autre.
Ces mots, dont l’ordre est à apprendre par cœur, sont en quelque sorte le squelette de votre talk, une colonne vertébrale qui vous permet de raconter votre histoire, en 1 minute comme en 12, en fonction de la quantité de chair que vous ajoutez dessus (vos chiffres, anecdotes, exemples, etc.). Il n’y a pas de règle précise mais il faut compter à peu près un mot par paragraphe, soit un mot par minute de talk.
Étape 8
RÉPÉTEZ VOTRE TALK
Quelle que soit la méthode utilisée, il vous faudra de toute façon répéter, répéter et encore répéter votre intervention. L’idée ici est de diviser la répétition en deux phase : en solo puis en public.
Afin de vous mettre à l’aise, en confiance et vous mettre « le texte en bouche », démarrez vos répétitions seul(e), au calme, dans une pièce fermée à l’intérieur de laquelle vous ne serez pas dérangé(e). Cela vous permettra d’apprivoiser le texte mais aussi de tester différents effets de rythme, trouver les endroits où faire des pauses, moduler votre voix, etc.
Vous pourrez ensuite passer aux répétitions avec un faux public (amis, collègues…) afin de vous entrainer à soutenir les regards, rester concentré, etc. Prenez les encouragements mais méfiez-vous des critiques, en tout cas sur le fond. C’est votre contenu, vous l’avez travaillé, ce n’est plus le moment de tout changer. La répétition en public est là uniquement pour vous entrainer vous !
En visio, les perturbations peuvent être nombreuses, au moins autant qu’en présentiel : baisse de bande passante, sautes de l’image, bruits perturbants par une personne qui a oublié de couper son micro sans parler des possibles irruptions dans la pièce où vous vous trouvez. Il est donc important de se préparer à toutes ces éventualités en répétant en public, c’est-à-dire en demandant à des proches ou des collègues de se connecter pour vous écouter.
Étape 9
TRAVAILLEZ L’INTERPRETATION
Pour incarner pleinement son talk le jour J et être totalement concentré, la répétition est donc un passage obligé. N’ayez alors pas peur de les multiplier ! Plus vous connaitrez votre texte, plus vous serez à l’aise et plus il viendra naturellement le jour J, vous permettant de vous concentrer sur l’interprétation.
Lancez-vous ! Mettez-vous debout, les jambes légèrement écartées, collez vos pieds au sol, bien à plat, et ne les bougez plus (Vous pouvez en revanche faire vivre le haut de votre corps et appuyer vos propos avec une gestuelle adaptée.) Respirez un grand coup, et démarrez tranquillement. Le fait de ralentir votre débit naturel à de nombreux avantages : Cela vous laissera par exemple plus de temps pour visualiser ou formuler dans votre tête votre prochaine phrase, vous permettra de mieux articuler, de limiter les tics de langage tout en laissant plus de temps à votre auditoire pour entendre, comprendre et assimiler ce que vous dites.
Enfin, pensez à balayer votre auditoire du regard afin que tout le monde se sente concerné par ce que vous dites, se sente inclut et valorisé.
Le son des visios etant malheureusement encore souvent détérioré, il est d’autant plus important de ralentir son débit d’élocution afin que chacun puisse continuer à vous suivre malgré tout. D’autre part, lorsque l’on est derrière un écran, on a tendance à beaucoup plus rester assis, comme si c’était une norme. Or, lorsqu’on est debout, tout le corps est mobilisé, on est plus concentré, plus convaincant. L’énergie est très différente lorsque l’on est assis car c’est une posture plus passive. Nous vous recommandons donc d’intervenir debout en vous cadrant au niveau des épaules. Vos interlocuteurs ne verront peut-être pas la différence mais ils sentiront une énergie différente… et vous aussi !
Étape 10
FAITES VOUS PLAISIR !
Voici enfin venu le jour J, alors voici un dernier conseil : faites-vous plaisir !
Vous avez travaillé votre texte, votre posture, vous avez répété… Vous avez un contenu solide avec un message fort à délivrer ! Vous avez toutes les clefs en main pour transformer la peur de parler en public en trac, puis en adrénaline. Vous êtes préparé(e) et avez cette envie de transmettre… Alors lancez-vous !
En visio, votre espace scénique, c’est chez vous ou au bureau ! Apportez donc un soin particulier à la mise en place de votre plateau. Placez-vous devant un fond assez neutre avec une profondeur de champ assez faible.
Disposez votre webcam à hauteur de vos yeux pour éviter les effets de plongé/contre plongé malheureux et à une distance d’environ un mètre. Cela vous placera symboliquement au même niveau que vos interlocuteurs et vous permettra de ne pas avoir ni d’effet de gros plan désavantageux ou au contraire de « flotter » dans un cadrage trop large.
Privilégiez un éclairage artificiel, chaleureux, à une lumière naturelle souvent plus froide et changeante. Placez de toute façon toujours la lumière en face de vous et pas derrière, pour éviter les contre-jours.
ALLER PLUS LOIN
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LA VOIX
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Les supports
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